CHASSE
Semaine 46
CHASSE
Aujourd’hui J’ai été autorisé à partager une journée par mis les chasseurs
au domaine de la Futaie dans la forêt de
Thelle. Et, deuxième chance, en cette période automnale, malgré la pluie
annoncée, il fait beau.
Le rendez-vous
est donné.
Les chasseurs
commencent leur journée, comme nous tous au bureau ou chez nous, autour d’un
café. Mon hôte, me présente à tous et toutes, du moins à toutes les personnes
croisées.
-
« Je ne suis pas le
président, la présidente c’est ma mère … Il y a les fils à papa, moi je suis un
fils à maman ». Je ne peux pas
faire autrement que d’être convaincu.
J’écoute avec
attention, et je me rends très vite compte que je ne connais pas la moitié du
vocabulaire.
-
« Es ce que vous faites
des chasses à cours ?
-
« Au mois de mars,
peut-être, s’il nous reste un bracelet »
-
« Excusez-moi, qu’es ce
que c’est un bracelet
-
« Une femme … qui demande
ce que c’est qu’un bracelet … Un bracelet c’est le nombre de cerf que l’on à
l’autorisation de tuer »
Après le café,
ils font la cour … Cela me fait penser à la cour du roi, d’ailleurs les rois de
France venaient chasser dans nos forêt Picarde*. Je n’ai pas osez poser la
question, mais je demande tout de même de plus amples informations.
D’ailleurs j’ai
bien eu l’impression d’être la naïve de service, avec mes questions idiotes. Pourtant
tous et toutes ce sont fait un plaisir d’y réponse avec beaucoup de
gentillesse.
-
« la cour, ce sont les
directives et recommandations dites par le président et le garde-chasse »
Je retrouve
Dominique, que j’avais dessiné il y a quelques mois. Qui est rabatteur depuis
longtemps. Il est content que j’ai pu venir.
Je ne suis
toujours pas très certaine d’avoir tout compris, je vous livre donc ce que j’en
ai retenu. Pourtant pour une foi j’étais super super attentive. Je n’avais pas très envie de prendre une
balle perdue … J’avoue, j’avoue, j’avais
un peu la trouille.
Ce sont des
« professionnels » et l’organisation est « presque
militaire ».
Le fils de la
présidente souhaite la bienvenue aux nouveaux, invité ou actionnaire, en les
présentant et en nommant leur hôte.
Les chefs de
lignes sont désignés, ils sont responsables
des chasseurs de leur ligne. Une ligne
est une série de chasseur. Dans certain cas le chasseur doit lui demander son
autorisation pour tirer. C’est alors lui qui est responsable, d’un éventuel
accident.
Une chasse dure
une heure trente environ, il y a donc plusieurs chasses dans la matinée et dans
l’après-midi.
Le gilet jaune
est réservé à la route l’orange est donc obligatoire pour participé.
On ne tire pas
sur un entrant, et il doit être signalé par le cor de chasse.
Et d’autres
informations.
-
« Je vous demande
d’éviter de tirer sur une laie si elle attend des petits, la semaine dernière
une laie grosse a été tiré, les petits étaient gros comme ça … et c’était … Si
une laie est enceinte cela ce voie »
-
« Tous les chasseurs ont
leur permis de chasse et leur assurance en règle »
Les chasseurs
partent, les rabatteurs attendent un peu pour partir à leur tour.
Le garde-chasse
me dit ou je dois me placer. Je ne suis
toujours pas très à l’aise. Ce
territoire m’est complètement étranger,
tellement loin de ce dont j’ai l’habitude. Aussi j’obéi sans sourcilier.
Seule dans
l’allée, j’attends, la suite de l’aventure.
Tout en profitant du soleil qui dessine une dentelle de feuilles rouges,
jaunes, ocres. Je me concentre sur les bruits.
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Les battons frapper sur les
troncs
-
Les cris des rabatteurs
-
Le vent dans les arbres
-
Les fougères froissées
doucement par un daguet*, qui inquiet traverse le chemin à côté de moi.
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Le cor de chasse qui sonne
-
Les coups de feu
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Les oiseaux qui s’envolent
-
Les cris des animaux blessés
aussi
Nous échangeons
nos regards et nos photos de la matinée avec un passionné qui vient avec son
appareil photo, pour traquer la lumière, la magie de la forêt et chasser de magnifiques images d’animaux.
Viens l’heure du
déjeuner, ou tout le monde se retrouve autour du buffet et des braséros. Il faut mieux ne pas être au régime,
délicieux.
Tous se
racontent leur matinée et aussi leurs chasses passées.
-
«Un jour on étaient une
file de 4X4. Une prairie de 15 hectares.
Un troupeau de biches et de cerfs s’arrêtent, se retournent et nous regardent
passer. Nous arrêtons les moteurs et sortons tous nos appareils photos. C’était
juste un instant magique ».
Certains,
surtout des rabatteurs, viennent me
parler et voir les croquis réalisés et me demande si j’ai vu des animaux.
-
« Nous faisons 9 chasses
le samedi et deux le mardi … Il faut
mieux venir le mardi, là ce sont
de vrai tireurs … le samedi … enfin là (sous-entendu aujourd’hui) ce sont des
bobos ».
Les bêtes sont
apportées à l’atelier, pour la pesée … certains chasseurs vont les prendre en
photos, trophées de la journée.
Je rentre dans
mon foyer, et je me demande bien comment je vais pouvoir vous raconter cette
journée dans un monde à la foi voisin du mien mais pourtant aux antipodes de ma
galaxie.
* Depuis
1250 la forêt Picarde est protégée par les rois et le clergé, grand
propriétaire terriens. […] Rien d’étonnant à ce que les forêts, lieux de loisir
jalousement protégés par les grands, sources de revenus soigneusement
entretenues par les abbayes […] « La Picardie » de René
Gast ed Oeust France 2015
*Daguet : jeune cerf
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