AUTOMNE


semaine 45






AUTOMNE

C’est l’automne, les feuilles tombent et les champignons poussent.

« Cette année, c’est l’année du siècle pour les champignons, même où il n’y en a jamais les autres années, cette année y en a ça pousse partout » Parole de Garde-Chasse
Quand bien même, si cette année les bolets sont nombreux, je ne vous donnerais pas où sont mes coins à champignons.  Un jour, si je déménage, si vous avez été gentils avec moi, et si vous êtes un ami de longue date, au moins ça, je vous transmettrais mon savoir.
Je remercie d’ailleurs Jean-Christophe et Mathieu, qui sont partis vers le sud.

Tous les ans dès le mois de septembre, après une averse puis quelques rayons de soleil. Nous chaussons les bottes de caoutchouc. Mettons le couteau dans nos paniers.  Pour nous régaler avec une belle omelette aux coulemelles « Lepiotes Élevée », et un risotto aux bolets. 

Gourmet certes, pour autant la promenade n’en est pas moins très agréable. De chênes en fougères roussis par la saison.

Le ciel éploré transperce les cimes dentelées des frênes et des chênes. La verticalité massive des troncs nous encourage, transportant leur énergie stable et figée.  Entre les fougères crénelées,  les feuilles brodent de couleurs flamboyantes le tapis des chemins.
Et au centre de toute cette beauté, des villages de lilliputiens émergent.

« Notre » forêt de Thelle, notre parce qu’elle est chez nous, voilà tout.  Enfin nous sommes  tout à fait prêts à la partager avec vous.
Notre forêt de Thelle est absolument magnifique en toutes saisons d’ailleurs.

Elle est un des restes de la grande forêt primitive[i] qui recouvrait notre région avant le moyen âge. Les hommes préhistoriques nous ont laissé là un passage couvert[ii], là-bas un dolmen[iii], et beaucoup d’outils en silex sont retrouvés dans les champs alentour[iv]. Elle est devenue ensuite le terrain de chasse des rois et des puissants[v].






[i]De la grande forêt primitive qui couvrait la Picardie il y a 2 mille ans, puis qui recula devant les latifundies de l’époque gallo-romaine avant d’étendre de nouveau son emprise entre le début des grandes invasions et l’an mille, il ne reste rien, pas même des souvenirs… Il y a bien longtemps que la forêt est une culture comme une autre […] A partie de 1250, il n’y a plus de défrichement en Picardie. Les surfaces boisées font au contraire l’objet d’une protection renforcée de la part du roi et des grandes abbayes, principaux propriétaires forestiers. * […] Rien d’étonnant à ce que les forêts, lieux de loisir jalousement protégés par les grands, sources de revenus soigneusement entretenues par les abbayes, aient vu naître sur leur périphérie ou dans leur plus vaste clairière, outre des villes écrins où l’aristocratie et la clergé se faisaient bâtir hôtels particuliers et palais urbains, un nombre étonnant d’édifices civils et religieux : relais de chasse, folie, château, prieurés ou monastères. Dont le foisonnement prouve qu’après être longtemps restées un no man’s land mystérieux et redouté, elles étaient devenues, au moins dans les trois ou quatre derniers siècles, un espace de vie parfaitement apprivoisé.
 « La Picardie » de René Gast ed Ouest France 2015
[ii] Passage couvert de Flavacourt, non loin du grand chêne http://www.flavacourt.fr/fr/information/69506/le-gros-chene
[iii] chateau.fr/fr/information/97287/chronologie
[v] Ancien terrain de chasse de prédilection des rois, qui composent un ensemble entretenu de 34300à hectares. Irremplaçable poumon vert aux portes de Paris. Vestige de l’immense forêt frontière qui s’étendait jadis jusqu’au Ardennes, ce massif, héritier du mythe médiéval de la forêt profonde,  hante l’imaginaire picard.
Empreinte étonnamment persistante quand on la compare au taux de boisement de la région dans son ensemble Sophie Paillette


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