DIS C' ETAIT COMMENT AVANT
Semaine 34
dis c'était comment avant?
J’ai rencontré
Valérie, Jacqueline, Mauricette, Arlette et Mauricette elles voulaient me
parler de leur pays de Bray.
Un peu intimidées
au départ, les langues se sont vite déliées et puis ce fut presque impossible
de les arrêter. Il m’a suffi de les écouter. Mon article va surement être un
peu décousu, mais ça fusait dans tous les sens.
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«On binait les betteraves à la
main … les démarier* aussi … il y
avait des chardons partout dans les champs … la traite des vaches se faisait
aussi dans les champs »
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J « j’ai travaillé à
l’usine à tuile à Saint Paul, et à Auneuil j’ai trié les carreaux … pssfff
c’était pas gaie la vie à l’usine »
-
À « la salle de bain et
les toilettes étaient dehors, ensuite nous avons eu la baignoire sabot …
L’hiver on y allait pas … le chauffage c’était le poêle à bois «
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M « on lavait à la main
et à la brosse »
-
À « Après on à eu une
batteuse …
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A « Et les langes
aussi … on les lavait …
-
M « Avant on restait 10
jours à la maternité aujourd’hui 1 jour et hop dehors.
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À « La sage-femme elle
attrapait le bébé comme ça (Arlette fait le geste), et elle contrôlait s’il
était bien langé … ho on avait la trouille.
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J « dans le baquet …
l’été on faisait chauffer l’eau dehors au soleil … une fois par semaine
au savon de Marseille ou au savon noir »
-
M « On vidait le bac au
fond du jardin »
Nous avons
acheté notre machine à laver pour ma quatrième grossesse, avec les allocations
familiales.
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J « Au marché de Gournay
tout le boulevard de Montmorency … Il y avait des vaches et des moutons attachés
tout le long de l’avenue.
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A « C’était génial
-
Un jour mon beau-frère qui
était boucher nous avait récupéré une panse de bœuf. Nous l’avons lavé dans la
baignoire sabot … 18kg de tripes … 1bidon de lait rempli de sang =32 mètres de
boudins.
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On le conservait dans de la
saumure et en conserve
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C’était du boulot
-
On connait que l’argent
aujourd’hui
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V « Le bal du 14 juillet
… on allait danser au carrefour des Fontainettes … Monsieur Devime avait mis de
la musique … C’était familial …
-
J « On allait danser dans
la salle des fêtes de Formery … on dans ait avec qui on voulait, mais il ne
fallait pas faire de bêtise parce que sinon c’était aussitôt raconté ho !
la ! la !
-
A « le dimanche soir
avec les parents dans la salle de cinéma ils poussaient les tables … on sortait
en bande … on faisait le cirque … je rigolais avec tout le monde »
À l’école il y
avait la règle, le maître nous appelait par notre nom de famille et nous
vouvoyait. Au cours complémentaire nous avions des cours de morale, d’instruction
civique et de couture et c’était Allemand obligatoire.
-
À « Ils étaient
communistes en ce temps-là »
Jacqueline a été
placée vers Formery, chez une dame toute seule
« J’avais
11 ans à 16 ans ma mère a voulu nous reprendre … j ne voulait pas … mais ma
sœur oui … alors j’ai suivi ma sœur »
« Ma
nourrice faisait du tricot et de la couture pour les gens j’aurais au moins
appris ça
« on a
fait des bêtises avec ma sœur … ma sœur elle cassait les branches d’arbres et
pour ne pas se faire disputer elle les attachait avec de la ficelle »
« Elle
était maligne ma sœur »
Arlette s’est
mariée le 6 juin 1964 à Rommilly sur Seine dans l'Aube et en juillet ils sont venus, tout de suite
après, s’installer ici. Arlette m’apporte l’objet qui pour elle représente le
plus son pays : un livre de recettes picardes,
-
À « j’y tiens je l’ai
acheté quand je me suis installé avec mon mari en 1964 … ma recette préférée est le Bisteu … je l’ai
fait la semaine flamiche au Maroilles dernière quand mes petits enfants sont venus … et la
flamiche à la Beauvaisienne ou la c’est très bon … j’aime aussi beaucoup le macaron
d’Amiens.
-
À « Mon mari travaillait
au grès des Fontainettes. Le 29 décembre 1964, ma maison a brulé … je me suis
retrouvé pieds nus dans la neige … dans l’affolement … Heureusement il n’y a
pas eu de blessés »
-
À « mon mari était
Pompier de Paris – elle est toujours aussi fière Arlette – alors quand il était
en permission il venait me voir, mais il était mal rasé … il n’avait pas le
temps … ça rigolait dans le voisinage … parce que lorsqu'il repartait ... j’avais
des cloques au visage. je le raccompagnais à la gare et j'étais truste d'entendre le train à vapeur siffler dans le soir … ho non il fallait être sage, ça rigolait pas … c’est le jour de mon
mariage que j’ai connu mon mari » Nous sommes allés en Ardèche en juillet 1998 pour connaître l'histoire de l'oncle Adjudant décédé dans une embuscade.
- M « j’ai rencontré mon mari chez son frère nous ne nous sommes mariés que trois ans plus tard … il rapportait sa paye à ses parents … Alors … c’est ma grand-mère qui nous a trouvé un logement … non il ne fallait pas trop avant (sous-entendu le mariage), mais quand même un peu.
- M « j’ai rencontré mon mari chez son frère nous ne nous sommes mariés que trois ans plus tard … il rapportait sa paye à ses parents … Alors … c’est ma grand-mère qui nous a trouvé un logement … non il ne fallait pas trop avant (sous-entendu le mariage), mais quand même un peu.
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V « L’amoureux y s’est barré
… et les verbes irréguliers aussi»
-
T « Les deux cœurs se
sont aimés et pis voilà c’était fait … Toujours aussi rapidement. Faut
pas laisser traîner les choses … Mamam avait fréquenté son père … ça
c’était pas fait … j’ai épousé le fils … C’est drôle la vie … Mais ça ne se
commande pas »
-
T « C’est pas pour
critiquer les parents de dans le temps, mais quand même maintenant c’est plus
cool.
Mauricette T travaillait chez Keller (autonome)
l’usine automobile à Ons en Bray. Comme elle a vécu avec ses parents en Hollande,
elle servait d’interprète avec les routiers. Son mari était chauffeur de
Fenwick.
-
« Un jour j’ai oublié de
casser le fagot pour la cuisinière … et là … discrètement pour ne pas me faire
attraper … je sors pour le faire … et
tac, je vois le martinet … alors tac je brule le martinet … terminé … »
-
M « j’ai du mal avec la
technologie
-
A « C’est trop moderne
-
V « Moi ça irait plus
vite à téléphoner et parler, ça m’énerve ce truc »
-
À « Moi je bloque tout,
mes petits-enfants ils me disent qu’est-ce que tu as encore fait
mamie ? »
-
V « je viens de me mettre
à la tablette »
On a eu le téléphone en 70 75, la télévision en
novembre 1966 et la couleur en mai 1981 pour l’avènement de Mittérand. Le soir
on regardait bonne nuit les petits. Au départ la télévision avait un monnayeur,
on devait mette des pièces ça remplaçait la redevance. C’était le père qui
mettait l’argent.
« Madame
pourquoi vous m’avez volé mon prénom ? Rire, la bonne ambiance était posée.
- Démarier : séparer les pieds
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