PHOTOGRAPHIES ou PAS
Pourquoi et comment, je travaille d'après photographies.
Je sais que beaucoup de
mes collatéraux n’aiment pas utiliser la photographie pour travailler. Je ne
parlerais pas à leur place, mais la plupart avancent comme argument que cela
bloque l’inspiration, la liberté et la spontanéité.
Je l’utilise presque tout le temps pour plusieurs usages et aussi
pour plusieurs raisons.
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Lors
de mes déambulations à côté de chez moi ou quelque part, l’appareil photo est
mon compagnon favori. Il me sert de carnet de notes visuelles. Mais cela me
permet de gagner du temps lorsque je suis en voyage ou lorsque j’ai peu de
temps ( entre deux trains, un lieu particulier, le temps d’un rendez-vous, au
quotidien une situation, un personnage, etc.).
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Non
pas que je ne dessine pas sur place. Au contraire, j’adore cela, le temps du
dessin sur le bord d’un trottoir. Aussi, même si j’ai réussi à me poser et
dessiner. Je multiplie les photographies pour conserver l’image d’un détail, d’une
couleur, d’un autre point de vue, d’un cadrage différant, etc.
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J’ai
un fichier images absolument gigantesques, aussi, je n’oublie plus de classer
mes prises de vues au jour le jour – Date, lieu, thème.
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Je ne
cherche pas à faire de « belles photos », elles sont juste la mémoire
visuelle, la mienne, d’un moment.
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Je
peux faire une sélection par mis ce catalogue d’images, lorsque l’on est sur le
motif, faire une sélection de points de vue est chronophage et physique, de
plus revenir sur ses pas n’est pas toujours possible.
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Ces photographies
me servent également à construire mes compositions : ciseaux, colle,
papier calque. Je peux ainsi déplacer les morceaux d'images autant que je le souhaite,
jusqu’à ce que je trouve la bonne lecture. Je gagne beaucoup de temps en
procédant ainsi, cela m’évite de nombreux dessins préparatoires.
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Je
les imprime en couleur, mais aussi en niveau de gris, cela me permet de baser
ma composition sur les lignes de structures avant de penser à la répartition
des couleurs.
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C’est
une banque de données, ou je retrouve l’inspiration lorsque je suis en panne. Elles
me donnent de nouvelles idées.
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De temps
à autre je les recadre dans un logiciel, le détail devient alors abstrait, cela
fait longtemps que j’ai envie de travailler sur une série dont le point de
départ serait un bout de photographie.
Par contre, j’utilise
mes propres photographies, elles ne sont pas formidables, mais elles sont le
miroir (quelquefois déformé) de mon regard.
De toute
façon, c’est immoral, les photographies trouvées à droite et à gauche sont le
travail de quelqu’un d’autre.
Il m’est
arrivé de trouver une photographie tellement belle qu’elle m’inspire (l’inspiration
vient toujours de ce que l’on absorbe), mais les quelques fois où cela s’est
produit j’ai d’abord demandé l’autorisation à l’auteur.
Je ne
reproduis pas tel qu'elle les photographies que j’ai collecté. D’abord par ce
que la photographie n’est pas le reflet de la réalité. Je m’explique :
Le cliché peut être distordu par la perspective, par l’angle de
vue, par une plongée ou contre plongée trop accentuée.
Les couleurs sont souvent perturbées par
l'entourage, surtout pour la prise de vues en intérieurs.
Les ombres sont trop tranchées, alors qu’elles
sont souvent diffuses en réalité.
Puisque mon but est de construire, un bloc
note, mes photographies sont très souvent mal cadrées.
Les ordres de grandeur peuvent être perturbés,
surtout pour les gros plans.
Des reflets impromptus sont trop visibles,
dans les vitrines, les carrosseries, les plans d’eau, etc.
Il n’y d’ailleurs
que très peu d’intérêt à reproduire fidèlement une photographie ou pire la
photographie d’un autre artiste, une image de magazine, une carte postale. S’en
inspirer pour l’ambiance ou le geste peut-être. Lors de mes stages ou cours je demande toujours
à ce que les élèves travaillent d’après leurs propres photographies,
malheureusement je ne suis pas toujours écouté.
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