PHOTOGRAPHIES ou PAS

Pourquoi et comment, je travaille d'après photographies.


Je sais que beaucoup de mes collatéraux n’aiment pas utiliser la photographie pour travailler. Je ne parlerais pas à leur place, mais la plupart avancent comme argument que cela bloque l’inspiration, la liberté et la spontanéité.

Je l’utilise presque tout le temps pour plusieurs usages et aussi pour plusieurs raisons.
-         Lors de mes déambulations à côté de chez moi ou quelque part, l’appareil photo est mon compagnon favori. Il me sert de carnet de notes visuelles. Mais cela me permet de gagner du temps lorsque je suis en voyage ou lorsque j’ai peu de temps ( entre deux trains, un lieu particulier, le temps d’un rendez-vous, au quotidien une situation, un personnage, etc.).
-         Non pas que je ne dessine pas sur place. Au contraire, j’adore cela, le temps du dessin sur le bord d’un trottoir. Aussi, même si j’ai réussi à me poser et dessiner. Je multiplie les photographies pour conserver l’image d’un détail, d’une couleur, d’un autre point de vue, d’un cadrage différant, etc.
-         J’ai un fichier images absolument gigantesques, aussi, je n’oublie plus de classer mes prises de vues au jour le jour – Date, lieu, thème.
-         Je ne cherche pas à faire de « belles photos », elles sont juste la mémoire visuelle, la mienne, d’un moment.
-         Je peux faire une sélection par mis ce catalogue d’images, lorsque l’on est sur le motif, faire une sélection de points de vue est chronophage et physique, de plus revenir sur ses pas n’est pas toujours possible.
-         Ces photographies me servent également à construire mes compositions : ciseaux, colle, papier calque. Je peux ainsi déplacer les morceaux d'images autant que je le souhaite, jusqu’à ce que je trouve la bonne lecture. Je gagne beaucoup de temps en procédant ainsi, cela m’évite de nombreux dessins préparatoires.
-         Je les imprime en couleur, mais aussi en niveau de gris, cela me permet de baser ma composition sur les lignes de structures avant de penser à la répartition des couleurs.
-         C’est une banque de données, ou je retrouve l’inspiration lorsque je suis en panne. Elles me donnent de nouvelles idées.
-         De temps à autre je les recadre dans un logiciel, le détail devient alors abstrait, cela fait longtemps que j’ai envie de travailler sur une série dont le point de départ serait un bout de photographie.

Par contre, j’utilise mes propres photographies, elles ne sont pas formidables, mais elles sont le miroir (quelquefois déformé) de mon regard.
De toute façon, c’est immoral, les photographies trouvées à droite et à gauche sont le travail de quelqu’un d’autre.
Il m’est arrivé de trouver une photographie tellement belle qu’elle m’inspire (l’inspiration vient toujours de ce que l’on absorbe), mais les quelques fois où cela s’est produit j’ai d’abord demandé l’autorisation à l’auteur.

Je ne reproduis pas tel qu'elle les photographies que j’ai collecté. D’abord par ce que la photographie n’est pas le reflet de la réalité. Je m’explique :
Le cliché peut être distordu par la perspective, par l’angle de vue, par une plongée ou contre plongée trop accentuée.
     Les couleurs sont souvent perturbées par l'entourage, surtout pour la prise de vues en intérieurs.
     Les ombres sont trop tranchées, alors qu’elles sont souvent diffuses en réalité.
     Puisque mon but est de construire, un bloc note, mes photographies sont très souvent mal cadrées.
     Les ordres de grandeur peuvent être perturbés, surtout pour les gros plans.
     Des reflets impromptus sont trop visibles, dans les vitrines, les carrosseries, les plans d’eau, etc.

Il n’y d’ailleurs que très peu d’intérêt à reproduire fidèlement une photographie ou pire la photographie d’un autre artiste, une image de magazine, une carte postale. S’en inspirer pour l’ambiance ou le geste peut-être.  Lors de mes stages ou cours je demande toujours à ce que les élèves travaillent d’après leurs propres photographies, malheureusement je ne suis pas toujours écouté.

Commentaires

Articles les plus consultés